Pierre Sansot

La France est un fait d’imagination. C’est ainsi que Pierre Sansot entraîne son lecteur dans un voyage aussi mélancolique qu’incarné, à la recherche de l’épaisseur d’un pays qu’il a passionnément aimé. La France, une idée neuve ? C’est le pari de l’auteur, à partir d’un faisceau de signes dont chacun fait quotidiennement l’expérience : un nom, une odeur, des images, des couleurs, des brises, des herbes hautes, des vignes entretenues avec patience…  

À l’origine des réflexions de Pierre Sansot, une certitude : il y aura une France tant que ce mot suscitera chez les Français des rêveries. Tant qu’il ne se confondra pas avec une simple réalité socio-économique qui manque une part essentielle de ce qu’est notre pays : une énigme et un mouvement du cœur.

Ce livre, illustré par Jules Oriol, est tissé du souvenir de déambulations dans la France de la seconde moitié du XXe siècle. Restituer la présence et la personnalité d’un pays n’est pas chose aisée. Pierre Sansot relève magnifiquement ce défi, grâce à la puissance d’évocation d’une écriture qui rend visible l’invisible. Depuis les huîtres de Bouzigues jusqu’aux écoles de village, depuis les sonnets de Joachim du Bellay jusqu’au canal du Midi, tout ce qui foisonne, frissonne, meurt ou renaît dans ce pays prend vie sous nos yeux.

Avec modestie, parce qu’il savait que la France était toujours davantage que ce qu’il ne pourrait jamais saisir d’elle, l’érudition enjouée de Pierre Sansot sublime un imaginaire collectif que chacun porte en soi.

Avec une préface d’Olivier Mongin.

Pierre Sansot (1928-2005) a enseigné la sociologie et la philosophie. Il est l’auteur de 22 livres. Universitaire atypique, il se préoccupait peu des frontières disciplinaires. Le grand public le découvre avec Du bon usage de la lenteur (Payot, 1998). Il a exploré le rugby, le tour de France ou les jardins publics en « détective du sensible » curieux et émerveillé, sachant capter les atmosphères sociales, géographiques et émotionnelles.

Figure de la vie intellectuelle française, Olivier Mongin a marqué toute une génération de penseurs et de lecteurs. Pendant près de 25 ans, il a dirigé la revue Esprit, en faisant dialoguer les grands enjeux de notre temps : la ville et ses mutations, le devenir de nos démocraties, la transformation du paysage médiatique. Dans La Condition urbaine (2005), il décrypte notre monde contemporain à travers le prisme de la ville. Observateur attentif des espaces urbains, il nous invite à comprendre comment ces lieux façonnent nos vies, nos relations et nos aspirations collectives. À travers ses essais, Olivier Mongin explore les tensions qui traversent nos sociétés, entre désir d'individualité et besoin de faire communauté, entre mondialisation galopante et quête de sens partagé.